Le nouveau plan A

Le nouveau plan A

Trouver un objectif stimulant après la retraite du sport de haut niveau

Ça fait maintenant quatre ans que j’ai participé à mes troisièmes Jeux olympiques. Quatre années pendant lesquelles j’ai appris beaucoup sur la personne que je suis à l’extérieur de mon sport, où j’ai essayé de nouvelles choses autant dans ma vie professionnelle que personnelle.

Parfois, ça ne va pas « aussi vite » que je le désire. Lorsque je rencontre des difficultés dans mon parcours professionnel, je ressens de la frustration. Évidemment, je suis habitué à la performance, que dis-je, à l’excellence. Je me dis que si j’avais commencé à investir du temps dans certains projets et à développer certaines habiletés plus tôt dans ma vie, je serais plus avancée.

Puis je repense à ma vie lorsque je nageais. La vérité est que, même si j’ai investi beaucoup d’efforts et d’énergie pour faire des études, et très bien réussir soit dit en passant, et même si j’ai développé d’autres intérêts, pendant mes années de nageuse, mon projet, mon rêve dans le sport prenait beaucoup de place dans ma tête et mon cœur.

Aurais-je pu faire les choses différemment? Peut-être, mais probablement que l’intensité que je mettais dans mon sport est liée à mon intensité dans la vie. Comme beaucoup d’athlètes et de gens passionnés, je ne fais pas dans la demi-mesure. Il est donc logique pour moi d’avoir priorisé mon grand projet et mis certaines choses de côté.

Il y a aussi le fait que j’ai terminé ma carrière de nageuse un peu plus tard que ce que j’avais imaginé lorsque j’ai commencé mes études universitaires. Toutefois, si je me replonge au moment où j’ai pris la décision de continuer pour un cycle olympique de plus, non seulement ça me semblait la meilleure chose à faire pour moi, mais je crois que c’était l’option A, celle au-dessus des autres, celle que si j’avais la chance de la réaliser, j’allais y aller de tout mon cœur.

Le sport de haut niveau a ceci de particulier. Il s’agit d’un projet de vie, qui prend beaucoup de temps et d’énergie, mais qui, peu importe si on réussit ou non, peu importe ce qu’est la réussite pour nous, se termine relativement tôt dans une vie. Les gens parlent souvent de « plan A » et « plan B ». Une psychologue à la télé a déjà dit : « Toute personne qui est libre est une personne qui a un plan B. » Je suis tout à fait d’accord avec ça. Si tu n’as pas de plan B, tu continues juste parce que tu n’as pas le choix, pas parce que c’est ce que tu veux ou ce qui est bon pour toi.

J’ai souvent l’impression que mon plan A a fonctionné, assez bien d’ailleurs et même pendant plus longtemps que prévu, mais voilà, c’est terminé. Si c’est la liberté d’avoir un plan B, pour une personne intense et passionnée comme moi, ça prend absolument un plan A.

Le gros de mon questionnement, de mes réflexions et de mes craintes, ce n’est pas de me trouver un plan B ou même de le réussir. C’est de trouver un nouveau plan A, de le définir et d’avoir le sentiment que, même si je ne suis pas sur le point de le concrétiser, j’y travaille un peu tous les jours.

Au cours de la dernière année, j’ai développé une idée plus claire de ce que j’aimerais réaliser. Je dois maintenant continuer à oser, à me questionner et me rappeler d’être patiente.

Aucun commentaire

Sorry, the comment form is closed at this time.